‘Dauphiné Libéré'
Mardi février 2014
SAINT-MARTIN-D'HERES.
UNE AFFICHE DIFFAMATOIRE QUI SUSCITE BEAUCOUP D'EMOTION.
Deux plaintes déposées par David Queiros, maire par intérim.
Hier matin, David Queiros, maire par intérim de Saint-Martin d'Hères (suite au retrait de René Proby en décembre 2013 pour raisons médicales) a déposé deux plaintes : la première pour vol avec effraction, la seconde pour diffamation.
Deux motifs et une grosse colère pour le candidat communiste aux prochaines municipales.
Si au cours de la nuit de dimanche à lundi, un ordinateur a été dérobé au premier étage de la maison communale, dans les bureaux du cabinet, les affiches placardées un peu partout dans les rues de la ville l'ont décidé à se rendre lui-même à l'hôtel de police.
« Oui, je suis très affecté, René Proby l'est aussi »
Sur les affiches de format A3, présentes aussi dans les communes voisines, dont Grenoble, on voit la photo de René Proby , maire de Saint-Martin-d'Hères depuis 1999 suivie d'une dizaine de lignes portant des accusations graves dans plusieurs affaires criminelles. Affaires pour lesquelles son nom n'a jamais été évoqué. Ni de loin, ni de près.
« Ces affiches, on les avait déjà vues : les mêmes, sur fond noir, avec des accusations identiques mais qui, en revanche, étaient signées. Elles renvoyaient également sur un blog. On ne peut faire que le rapprochement » , explique David Queiros .
Collées aux arrêts de tram ou sur les murs des bâtiments, elles accusent aussi. « Oui je suis très affecté, René Proby l'est aussi. Dans les premières mon nom était mal orthographié. Cela a été corrigé sur les nouvelles affiches… », ironise-t-il quand même.
« Mais cela prend de telles proportions qu'il faut que cela cesse. A la suite des premiers collages , aucune plainte n'avait été déposée, là c'est à trois titres que je me suis résolu à le faire. D'abord à titre de maire remplaçant qui s'élève contre ce genre de pratique ; de candidat aux municipales aussi, qui subit les éléments perturbateurs interférant dans la campagne électorale. Et puis, bien sûr, à titre personnel . »
Enfin, autre fait qui désabuse l'élu martinérois : la date d'une audience en correctionnelle, indiquée sur les affiches (lire ci-contre) et d'une convocation de René Proby devant le Tribunal.
« Elle fait suite aux menaces de mort proférées contre René Proby . C'est lui la victime ! Encore une fois c'est n'importe quoi. Aujourd'hui une enquête de police a été ouverte. Et je suis certain que le travail sera fait. »
Christelle CARMONA
René Proby, partie civile dans une affaire de menaces de mort.
Vendredi 7 février, René Proby était effectivement convoqué devant le Tribunal correctionnel de Grenoble (l'audience a été repoussée à sa demande).
Mais en tant que victime.
Le Tribunal correctionnel dans sa composition « juge unique », devait examiner en effet une affaire de « menaces de crime contre les personnes matérialisée par écrit, image ou autre objet » dans laquelle le maire de Saint-Martin-d'Hères s'est constitué partie civile.
Sur le banc des prévenus devait se trouver un homme de 60 ans, président du Parti Radical de France, prévenu de ce chef de prévention, John Hodgkinson .
Le PRF, groupuscule nationaliste, antisioniste, de sensibilité catholique, avait accusé René Proby de crimes et proféré des menaces de mort à son encontre via son site internet.
« Nous avons l'intention de demander l'interdiction de ce site. L'audience a été repoussée, mais c'est toujours notre volonté », explique David Queiros.