21/01/13

Pédophilie : Jack Lang aurait été auditionné comme témoin.

Pédophilie : Jack Lang aurait été auditionné comme témoin

L'ancien ministre de la Culture Jack Lang a été entendu très discrètement par la Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris dans une affaire qui a été classée sans suite.

En mai 2011, alors que l'affaire DSK faisait trembler le monde politique, Luc Ferry faisait une allusion aussi floue qu'inélégante à la télévision et à une heure de grande écoute. Dans le Grand Journal de Canal+, le philosophe et ancien ministre de l'Education se lâchait littéralement sur les déviances sexuelles supposées de certains hommes politiques : "Vous avez un épisode qui est raconté d'un ancien ministre qui s'est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Probablement ici, nous savons tous de qui il s'agit". Malgré les débats qu'elle a suscités par la suite, cette citation ne sera jamais vraiment étayée par l'intéressé, pourtant entendu comme témoin par la brigade de protection des mineurs de Paris dès le mois de juin 2011.

Un an et demi plus tard, en novembre 2012, c'est Jack Lang qui aurait été entendu à son tour par la même brigade et dans la même affaire. L'ancien ministre de la Culture et de l'Education de François Mitterrand puis de Lionel Jospin, qui devrait bientôt prendre les rênes de l'Institut du monde arabe, a été auditionné en qualité de témoin et se serait contenté de dire aux policiers qu'il n'était "au courant de rien" . Le dossier aurait finalement été classé selon une série d'informations provenant de RTL, du Nouvel observateur et du Figaro.

Une réaction indignée de Jack Lang en 2011

En juin 2011, Jack Lang avait violement réagi aux propos de Luc Ferry. Sur le même plateau du Grand Journal, il était venu expliquer son exigence de vérité : "Le maître mot de ma vie, c'est ma ligne de conduite comme professeur de droit, comme universitaire, comme intellectuel, comme citoyen, c'est la vérité", avait déclaré l'ancien ministre évoquant sa "résistance intellectuelle, morale et éthique" devant la rumeur. Jack Lang a par le passé fait l'objet de rumeurs de pédophilie qui n'ont jamais été corroborées par des preuves ou par une quelconque enquête policière ou journalistique. Une simple référence au socialiste figure dans l'ouvrage "Sexus politicus" sorti chez Albin Michel quelques années avant la présidentielle. Le journaliste Christophe Deloire y évoque une " affaire cannoise " ressemblant fort à un complot contre l'ancien ministre. "Tout ce qu'on a pu vérifier sur cette rumeur ne correspondait pas à la réalité. C'est une affaire qui avait été montée contre lui", écrivait alors l'auteur du livre.

Luc Ferry avait d'ailleurs très vite dissocié le cas de Jack Lang de sa déclaration polémique. L'affaire qu'il évoquait renvoyait à une présumée descente de la police de Marrakech dans une villa de la palmeraie, où était organisée une soirée "bien spéciale". Mais cette soirée aurait eu lieu "bien avant les années 2000". L'ancien patron des RG Yves Bertrand, qui aurait été cité par Luc Ferry lors de ses auditions, se serait lui aussi gardé de toute référence à Jack Lang à l'époque. Devant les policiers, il aurait simplement reconnu avoir rapporté des "rumeurs d'actes pédophiles" commis par un ministre auprès des "autorités de tutelle" de l'époque, c'est-à-dire le Premier ministre Lionel Jospin et son ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant. Le mot "ragot" avait même été employé dans la presse par l'ancien flic.

En 2011, bien avant son audition "ultra-discrète" du mois de novembre, Jack Lang avait évoqué sur RTL une "histoire à dormir debout". Il avait aussi indiqué au Figaro.fr qu'il était prêt à poursuivre pénalement ceux qui "mettront [son] honneur en cause".

 

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