Jacques Genest : Monsieur le Ministre de l'Argent Public.

I WANT YOUR MONEY !

 

De mandat(s) en mandat(s), le Maire, Président(s), Conseiller Général, Entrepreneur, Marchand, Transporteur, Comptable, Pompiste … est parvenu à se faire une réputation de ‘gestionnaire avisé'. Pourtant, derrière cette façade, les gaspillages s'amoncellent. A Coucouron, les investissements pharaoniques faits avec l'argent public sont un peu comme les éoliennes de Cham-longe  : ils font partie du paysage.

Voilà plusieurs années que ce cachottier utilise l'argent du contribuable pour le ‘bien-être' des Coucouronnais (800 âmes). Quelle louable attention ! Espérons que les Coucouronnais s'en souviendront au moment de passer aux urnes. Ne dramatisons pas : à l'entendre, il ne gaspille pas, il gère au plus serré, en dépit d'un « ambitieux »   programme d'investissement massif pour faire tourner « l'entreprise de Coucouron  » (vous savez, celle qui va « des fondations aux finitions »), il est parvenu à tenir la maison sans augmenter les impôts durant sa première mandature, et en ne les ajustant que « modérément » durant la deuxième. Chapeau, l'artiste !

Le ‘hic', c'est que ses paroles huilées comme ses camions ne reflètent pas la réalité. En fait, ce ‘cumulonimbus des mandats' fait exploser les finances du village en dévorant discrètement toutes les subventions et en endettant le village et la Communauté des Communes massivement, happant au passage les « rétro retombées » (quelle façon polie de dire les choses) au profit de « l'entreprise de Coucouron  ».

Il n'y a, semble-t-il, que deux secteurs qui intéressent ce flambeur : les chantiers pharaoniques et le remodelage de l'espace urbain. Que n'a-t-il pas gaspillé dans ce village pour tenter d'y laisser sa trace indélébile ! La transformation de la ‘salle des vieux' en ‘espace culturel' branché et touristique (800 000 euros), totalement désert et en faillite à ce jour, une crèche à un million d'euros pour quelques enfants, la monstrueuse reconstruction du Centre du Pontet (plusieurs millions d'euros), la halle couverte du marché digne d'un Zénith d'une ville moyenne, ou les aménagements de voirie qui sont menés pratiquement à guichets ouverts hors de toute logique économique (mais n'est-il pas président du SIVOM et du SDE ?), ou encore la construction d'une troisième fromagerie (les 800 Coucouronnais sont très consommateurs de fromages, semble-t-il) – mais là, je chipote, il faut bien justifier le Centre du Pontet, vous savez, cette babiole de 4 millions d'euros inaugurée en grande pompe. Et là, c'est une liste non exhaustive.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce magnat du parpaing fait valser les deniers publics avec beaucoup d'allégresse et le plus souvent en l'absence de réelle concertation. Il est vrai que les appels d'offres sont simplifiés au maximum dans la mesure où la mairie a certains fournisseurs très, très privilégiés (suivez mon regard) et que le cumulard patenté est décideur, juge et partie. Mais, au fait, comment se justifie-t-il pour ne pas avoir d'ennuis, pour passer entre les gouttes de la justice ? Bénéficierait-il d'une bienveillante protection rapprochée ? Eh bien, officiellement, c'est pour une plus grande justice sociale et démocratique, c'est Monsieur Providence, en quelque sorte une sociale démocratie, système fort honorable au demeurant. Officieusement, hélas, les moyens utilisés sont très différents, c'est plutôt un avatar à l'italienne, non, non, je ne pense pas à la mafia … quoique ! Appelons ça du social-clientélisme. Le but est d'accaparer le pouvoir politique et le monopole de la violence légale qu'il confère, afin de se distribuer des avantages non gagnés au détriment des autres. En fait, c'est un jeu à somme négative dont le but est le vol légalisé de l'argent public. C'est un peu comme dans certains pays d'Afrique, le dictateur en place capture la richesse publique et la gère à son bénéfice exclusif et non pour l'intérêt général. Mais je reste optimiste, dans toute dictature où règne l'empire du mal, implacablement un jour ou l'autre on assiste à la chute de cette prédominance du crétin qui nous fait souffrir. Les urnes emporteront un jour les petits seigneurs féodaux et leur caste de profiteurs au profit d'un optimum démocratique.

Mais pourquoi cette caricature de la République suscite-t-elle tant de haine ? Prenons une comparaison facile à comprendre : un serrurier. Il possède toutes les clefs pour ouvrir toutes les portes, même celles réputées inviolables. A qui la faute ? Pas nécessairement la sienne, notre système ‘démocratique' l'a laissé s'emparer de toutes les clefs et organiser un hold-up légal du pouvoir. La nature humaine étant ainsi faite, il n'a pas su résister à la tentation de s'accaparer du gâteau. Les pleins pouvoirs facilitent toutes les outrances et sont propices aux dérives de toutes sortes. Il règne sur la Montagne ardéchoise une ambiance très particulière qui relève de l'hallucination collective car il est jugé en valeur absolue en fonction de ses octrois personnalisés, comme par exemple dans ce copinage qui consiste à nommer à des postes ou proposer un travail à des personnes non sur un critère de compétence ou de besoin mais parce qu'il s'agit d'un ou d'une amie, d'une connaissance ‘politique' et non d'un choix en valeur relative. A ce titre, on est proche de la corruption dans la mesure où le risque est fort que ces personnes ni compétentes, ni préoccupées par l'intérêt général, soient par contre et surtout prêtes à rendre des services au pourvoyeur d'octrois. Il est vrai qu'il est sur un marché non concurrentiel où l'opposition est inexistante et ses vassaux inféodés.

La république ‘jurisprudentielle' de Coucouron manifeste de la gravité des difficultés qui affectent l'idée d'une démocratie.

Aujourd'hui, ce grand méchant geint à chaque Conseil communautaire d'être sans le sou pour financer son avenir. Fut un temps, il a bien essayé de nous vendre du vent, de clôturer certains villages (pas le sien, bien sûr) avec de grands piquets en fer et à palles comme on enferme des vaches à lait mais, hélas, alors que la pensée unique dormait tranquillement à Coucouron, un tsunami est venu ébranler sérieusement le chef-lieu : un « connard » (je le cite) est venu s'installer sur le Plateau ardéchois et l'a démasqué dans sa tentative de vous ventiler ‘écologiquement' en cachette, en trompant la population et aux frais du contribuable. Qu'à cela ne tienne, ce grand argentier n'est pas rancunier et a très vite changé de machines – mais pas d'idées ! Et si on parlait photovoltaïque ? La bulle photovoltaïque commence à produire ses effets, quel splendide gâteau ! Champs couverts de panneaux solaires fabriqués en Allemagne ou en Chine, arbres arrachés en masse, ou comment faire des dollars verts avec l'industrie du CO2. Décidément, le réchauffement climatique a aussi des effets bénéfiques ! S'il est certain que l'idée de développer les énergies renouvelables est ingénieuse, elles doivent pourtant être confiées à des gens qui ont la compétence pour le faire, car nous savons tous que les meilleures idées peuvent conduire aux résultats les plus extravagants.

Mon cher Jacques, je vous avais prévenu, je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas. Vous le savez, j'ai toujours eu de l'intérêt pour votre parcours. Votre rouerie, vos trahisons m'amusent même si vous n'êtes pas vraiment passionnant. J'ai l'impression qu'aujourd'hui vous êtes un peu dans l'embarras face à vos maladresses et vos divagations métaphysiques, vous semblez être dans un état d'inquiétante étrangeté et vous ne savez pas trop comment vous en sortir. Je peux vous y aider. Si vous avez besoin de quelques conseils, je suis très doué pour sauver les cas désespérés. Mais ... attention au couperet, Votre Majesté, vous vous évertuez à inventer un modèle de pouvoir personnel en contrepoint de toute logique démocratique, ce concept de pensée unique est antidémocratique et autorise son élimination si elle fait obstacle à la démocratie.

LE PETIT RAPPORTEUR.

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