Jeudi 31 Juillet 2014

Après avoir critiqué la politique de Taubira, le numéro 3 de la gendarmerie mis au placard.

Séisme. Il semblerait que la ministre de la Justice Christiane Taubira et le Premier ministre Manuel Valls n'aient pas apprécié les critiques du Général Soubelet, numéro trois de la gendarmerie, à l'encontre de la politique pénale, lors de son audition à l'Assemblée nationale. L'homme a été remplacé hier, et mis au placard.

Le tort du Général Soubelet  ? Avoir critiqué la politique pénale de Christiane Taubira

Le 18 décembre dernier, lors de son audition devant la commission parlementaire de lutte contre l'insécurité , ses propos avaient créés un choc . Le général Soubelet , haut fonctionnaire, numéro trois de la gendarmerie, avait déclaré que la politique pénale était «en décalage» avec les infractions constatées. L'homme avait poursuivi son raisonnement en expliquant que le nombre d'incarcérations avait diminué de 33%, alors que, dans le même temps, il y a eu une hausse de 4% de personnes mises en cause par les services de la gendarmerie. Des propos choc, qui ne sont manifestement pas passés.

Salué par les gendarmes, le général a provoqué la fureur de Manuel Valls

Dès lors, les propos du général ont été relayés sur les réseaux sociaux et ont été très commentés. Beaucoup de gendarmes ont salué le courage du général. Mais le ministre de l'Intérieur de l'époque, Manuel Valls, ne l'a pas entendu de cette oreille : «opposer justice aux forces de l'ordre est extrêmement contreproductif et affaiblit l'Etat» avait déclaré Manuel Valls lors de ses vœux à la gendarmerie. Une sorte d'avertissement, qui visait directement le général Soubelet.

Après le tollé suscité par ses propos au sein de sa hiérarchie, la direction de la Gendarmerie nationale avait justifié les propos du général, en expliquant que «son intention n'était pas de mettre en cause la politique pénale ni de critiquer l'institution judiciaire, mais de souligner les difficultés rencontrées au quotidien par les unités dans la lutte contre la délinquance». Des explications qui n'auront apparemment pas suffi. Hier lors du conseil des Ministres, il a été décidé que le général Soubelet sera remplacé. L'homme devrait, à la place, prendre le commandement de la gendarmerie d' Outre-Mer . Beaucoup y voient une mise au placard, comme le député UMP Philippe Goujon, qui est vice-président de la commission parlementaire où le général Soubelet s'est exprimé : «on a censuré un général qui a dit la vérité, c'est de la censure !» fustige l'élu dans des propos rapportés par le Parisien.

Le général Michel Pattin va remplacer le général Bertrand Soubelet au poste de numéro trois de la gendarmerie, selon le compte-rendu du conseil des Ministres.

Source : Valeurs Actuelles

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