Plusieurs groupes d'extrême droite dissous en Conseil des Ministres.

Les JNR à Paris en mai 2011 avec Serge Ayoub au centre.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.07.2013

Un mois après la mort lors d'une bagarre de Clément Méric , un jeune militant antifasciste, le gouvernement a officialisé, mercredi 10 juillet, la dissolution de trois organisations d'extrême droite.

Le conseil des ministres a dissous Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) ainsi que l'association Envie de rêver, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud - Belkacem . Cette dissolution a été prononcée sur proposition du ministre de l'intérieur, Manuel Valls , a-t-elle précisé.

Cinq personnes gravitant dans la mouvance skinhead d'extrême droite ont été mises en examen après la rixe tragique du 5 juin à Paris. Le principal mis en cause , Esteban M., 20 ans, est un sympathisant de Troisième Voie et des JNR, leur service d'ordre.

"DES CARACTÉRISTIQUES DE MILICES PRIVÉES"

Ces deux mouvements, considérés comme des "groupements de fait" par le gouvernement, sont dirigés par Serge Ayoub , 48 ans, alias " Batskin ", l'ancien chef des skinheads parisiens d'extrême droite. L'association Envie de rêver gère Le Local, un établissement privé du 15 e arrondissement de Paris qui sert de lieu de ralliement à Troisième Voie. Ces trois structures "présentaient les caractéristiques de milices privées" incitant à "la discrimination et à la haine" , a fait valoir la porte-parole du gouvernement.

La question de la dangerosité des groupuscules xénophobes s'est de nouveau posée en France après la mort de Clément Méric . Le 11 juin, Jean-Marc Ayrault avait annoncé à l'Assemblée nationale qu'il lançait une procédure pouvant aboutir à la dissolution de Troisième Voie et d'autres "groupements" de cette mouvance. Le 25 juin, Troisième Voie et les JNR avaient pris le gouvernement de court en annonçant leur dissolution . "J'ai dissous pour l'honneur, pour ne pas être dissous par d'autres. Ces tartufferies, c'est fini" , avait déclaré Serge Ayoub .

RECOURS POUR ABUS DE POUVOIR

Malgré tout, le fondateur de Troisième Voie a annoncé mercredi qu'il allait attaquer le décret devant le Conseil d'Etat afin de le faire annuler pour "abus de pouvoir" . "Il y a sept critères précis dans l'article L212-1" du Code de la sécurité intérieure qui autorisent la dissolution d'un groupe "et nous ne sommes pas dedans" , a affirmé M. Ayoub .

Selon lui, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement, "aucun des écrits de Troisième Voie n'incite à la haine raciale" et les "JNR ne sont pas une milice privée, c'est un service d'ordre" . "Cette décision est politique . On est dans le fait du prince" , a-t-il dénoncé.

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