Coquillat : l'Homme des Réseaux.

"Le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat, avait coupé court samedi aux questions sur un possible défaut de suivi de l'adolescent, qui avait été mis en examen pour viol sur une mineure en août 2010 dans le Gard. Il avait ensuite effectué quatre mois de détention provisoire avant d'être placé sous contrôle judiciaire fin 2010.

Le lycéen était selon lui soumis à des conditions strictes dans le cadre de son contrôle judiciaire : il devait être suivi par un psychiatre au Puy-en-Velay et par un psychologue dans son établissement, et être scolarisé dans un internat, toutes conditions que remplissait selon le parquet ce garçon jugé «réadaptable, réinsérable et ne présentant pas de dangerosité». Si «aucun suivi spécifique ne semble avoir été mis en place» dans le collège-lycée, le chef d'établissement «était au courant» de la situation du lycéen, avait assuré le procureur Coquillat samedi."

Il s'agit bien sûr d'un extrait d'article de presse sur le meurtre d'Agnès Marin, 13 ans, par Matthieu M., 17 ans, au Collège Cévenol en novembre 2011. On remarque d'emblée la manière dont ce procureur, fidèle à sa méthode, "coupe court aux questions" des journalistes. Et pourtant, nombreuses sont les questions à poser sur cette étrange affaire. La famille de la jeune fille massacrée n'en finit pas d'en poser. Que de prétendues 'erreurs' et 'lacunes' ! Seulement, si on prête attention aux identités des différents acteurs participant à cette odieuse tragédie, on décèle des liens qui nous sont familiers, voire mêmes des maillons d'une même chaîne de perversion.

En premier, on doit se poser la question : comment se fit-il que ce soit le Collège du Chambon-sur-Lignon qui accepte d'accueillir ce jeune monstre, alors que tous les autres établissements sollicités par les parents de Matthieu M. avaient refusé ? Qui est décideur au Chambon-sur-Lignon ? En matière de décideurs, il suffisait de regarder en tête de cortège de la 'marche blanche' organisée en mémoire d'Agnès le dimanche suivant la découverte de son corps. Là, drapés dans leur vile hypocrisie, se paradaient les Wauquiez, mère et fils. Laurent Wauquiez, faut-il le rappeler, fut le grand défenseur de Frédéric Mitterrand lorsque éclata le scandale autour de son livre abject 'Une Mauvaise Vie'. Un grand défenseur de viols sur mineur, donc, qui prend la tête d'un cortége lamentant ... des viols sur mineurs ! A vomir. Les responsables du Lycée Cévenol racontèrent tout et n'importe quoi dans les jours qui suivirent le viol et le meurtre avec actes de barbarie de la jeune Agnès. Ils prétendaient ne rien savoir de la situation de Matthieu M., mis à part le fait qu'il avait eu "quelques ennuis avec la justice". Le comportement de Matthieu M. à l'intérieur de l'établissement (consultation de sites internet pornographiques, agressions sexuelles sur des élèves) était passé sous silence. Le détail probant est pourtant celui-ci : Matthieu M. promenait en laisse une jeune victime au sein de l'établissement en toute liberté, au vu et au su de tous.C'est le genre de comportement qu'on voit systématiquement au sein des réseaux pédocriminels. Et c'est à cela précisément que nous avons affaire ici. Une fois l'horreur accomplie, il faut un larbin de service pour brouiller les pistes et étouffer l'affaire. Et, comme par hasard, on trouve Jean-Yves Coquillat chargé de la basse besogne au Parquet de Clermont-Ferrand, tout comme il le sera deux ans oplus tard au Parquet de Grenoble pour des affaires similaires dans le cadre du dossier des 'Disparus de l'Isère'. Puis, aux infos de 20 heures sur TF1 le dimanche de la 'marche blanche', surprise, surprise, l'invité expert en la matière qui vint prononcer son discours lénifiant en direction des téléspectateurs s'appelait Jean-Pierre Rosenczweig, pédocriminel notoire, Juge pour Enfants au TGI de Bobigny.

Deux ans plus tard, l'affaire passa devant la Cour d'Assises du Puy-en-Velay. La peine maximale fut prononcée. Vu la colère de la population, on pouvait difficilement faire moins. Mais les avocates du condamné firent appel le soir même. Tout reste encore possible une fois le dossier sorti des projecteurs de l'actualité. Encore un petit détail : comment s'appelle l'avocate du petit monstre ? Réponse : il s'agit d'une certaine Joëlle DIEZ. Au Parti Radical de France, nous la connaissons bien, car c'est l'avocate de la LICRA au Puy-en-Velay. LICRA-WAUQUIEZ-FREDERIC MITTERRAND-ROSENCZWEIG-COQUILLAT : tous les maillons de la chaîne pédocriminelle sont là. Il suffit de savoir à qui on a affaire...

La famille de la petite Agnès, néophyte (heureusement) en la matière, a quand même eu assez de flair pour boycotter la piteuse 'marche blanche' des Wauquiez. Ensuite, elle fut ballottée de questionnement en questionnement, de fausse piste en fausse piste, d'indignation en indignation. Le grand-père, Armel Marin, prit finalement pour cible le psychiatre Aiguevives, se focalisant sur la prétendue 'absence de dangerosité' que ce médecin imbécile avait prononcée à l'égard du jeune bourreau Matthieu M. En effet, en 2010, le Dr Aiguevives avait examiné Mathieu, le meurtrier d'Agnès, après une première affaire de viol avec violence sur la petite Julie. Le psychiatre avait alors conclu à l'absence de dangerosité du jeune homme. Mathieu avait été libéré. Avant de récidiver quelques mois plus tard. Face à la charge de la famille, le psychiatre renvoya promptement la balle dans le camp des magistrats ayant libéré son client au bout de quatre mois de détention préventive. "Ce n'est pas moi qui ai libéré ce garçon, ou qui n'est pas assuré son suivi ensuite. Mais la dangerosité n'est pas toujours lié à la folie, et à ma connaissance, ce garçon au moment de son procès n'avait pas fait un seul jour d'hôpital psychiatrique", a répliqué le Dr Aiguevives. On ne voit pas bien ce que viennent faire ici la folie et l'hôpital psychiatrique. C'est le genre de réponse alambiquée dont de tels charlatans sont friands. Il faut tout essayer en pareille occurrence : la famille s'engagera peut-être dans cette nouvelle voie de garage qu'on leur suggère si habilement ?

Hélas pour Monsieur Aiguevives, non. Pour la famille d'Agnès, le psychiatre a commis une grave erreur de diagnostic. Elle demande à ce qu'il en assume les conséquences. "Cet expert, à mes yeux, doit être radié de la liste des experts. Dans un deuxième temps, je m'efforcerai de démontrer que ce médecin doit être radié de l'ordre des médecins", expliqua Armel Marin, le grand-père d'Agnès, sur Europe 1.  "On ne peut pas travailler aussi mal. Tout le monde sur terre est responsable de la conséquence de ses actes. Il s'est trompé. Quand un chauffeur de poids-lourds se contente de dire, après avoir tué quelqu'un, 'je me suis trompé', qu'est-ce qu'il devient ? eEh bien, pour le reste de sa vie, il est marqué et il n'est plus chauffeur de poids-lourds. Là, c'est la même chose. Ce monsieur est dépassé par la responsabilité de son métier, qu'il change de métier", dénonce encore Armel Marin. La famille d'Agnès a donc écrit au procureur général de Montpellier pour lui demander d'engager une procédure de radiation.

Cette famille est un modèle de dignité et de combativité. Mais la vérité, ils ne la sauront jamais. Du moins, ils ne la sauront pas tant qu'ils ne se rendront pas compte qu'ils sont face à un système. Il ne s'agit pas d'un "système qui n'a pas fonctionné", pour reprendre l'expression du Président d'Assises Christophe Ruin, mais, au contraire, d'un système qui fonctionne parfaitement bien au service des pédocriminels. A ce sujet, voici des extraits éclairants du rapport effectué pour l'ONU par l'Uruguayen Juan Miguel Petit et publié le 14 octobre 2003:

"Le rapporteur spécial s'est entretenu avec la division nationale de la police française chargée de la répression des atteintes aux personnes et des biens, composée de cinq fonctionnaires, qui s'occupe de certaines agressions contre les mineurs ... La division a indiqué qu'elle avait découvert l'existence de liens très étroits entre des individus impliqués dans la pornographie et, dans certains cas, des membres du corps judiciaire. La brigade des mineurs s'occupe également de la question de la pornographie impliquant des enfants, mais elle n'est pas légalement habilitée à infiltrer les réseaux pédophiles et pornographiques. La brigade a émis des doutes quant à l'existence de 'réseaux' pornographiques impliquant des enfants en tant que tels, mais a reconnu que nombre d'adultes sur lesquels elle avait enquêté pour possession et distribution d'images pornographiques avaient des relations sociales très influentes.

Dans sa lettre du 6 mai 2003 et dans les treize nouveaux cas soumis à cette date, le rapporteur spécial a évoqué les énormes difficultés auxquelles sont confrontées les personnes, en particulier les mères, qui portent plainte contre ceux qu'elles soupçonnent d'abuser leurs enfants. Elles savent qu'elles s'exposent à des mesures éventuelles pour accusations fallacieuses, mesures qui, dans certains cas, peuvent les conduire à la perte de la garde de leurs enfants. Certaines de ces mères utilisent les voies de recours légales jusqu'à ce qu'elles n'aient plus les moyens de payer les frais d'assistance juridique ; il leur reste alors seulement le choix entre continuer à remettre l'enfant à celui qui, selon elles, abuse d'elle ou de lui, ou chercher refuge avec l'enfant à l'étranger. Il semblerait même que certains juges et avocats, conscients des faiblesses du système judiciaire, ont conseillé officieusement à certains parents d'agir de la sorte. Ces derniers s'exposent à des poursuites pénales pour de tels actes en France et, souvent, dans le pays où ils se rendent.

Dans plusieurs des cas communiqués au rapporteur spécial, il a été signalé que les individus accusés de commettre des abus étaient étroitement liés à des membres de l'appareil judiciaire ou à des individus occupant de hautes fonctions dans l'administration publique, en mesure d'influencer l'issue des procédures à leur détriment."

Autre point de vue :

«Je pense que ceux qui tuent nos enfants doivent risquer leur peau. Il faut arrêter avec les psychiatres qui libèrent des criminels. La justice a moins besoin de psychiatres que de criminologues». Ce sont les propos de de Marine Le Pen sur 'Europe 1' à l'époque du meurtre d'Agnès.

La candidate du FN à la présidentielle de 2012 proposait, si elle était élue, d'organiser «un référendum pour demander aux Français de faire le choix entre la peine de mort et la réclusion criminelle à perpétuité». Selon les sondages, les deux tiers des Français réclament le rétablissement de la peine de mort dans ce cas précis.

En attendant ce beau jour, voici le rappel de toute cette sordide affaire tiré du site on ne peut plus orthodoxe 'Wikipédia'. On laisse le lecteur toute liberté d'y relever les multiples bizarreries de la procédure. Un vrai mystère. Sauf si l'on admet l'existence d'un réseau opédocriminel dont fait partie tout ce petit monde - à commencer par les parents du monstre qui a massacré Agnès Marin et qui, avant de réussir sur elle, a failli faire de même sur la petite Julie. Matthieu M. a bien appris son comportement chez quelqu'un. Mais c'est justement chez ce 'quelqu'un' que le système actuel n'enquêtera jamais, et cela pour les raisons que Juan Miguel Petit a si justement évoquées dans son rapport il y a dix ans. Rapport sans suite législative pour l'instant. Juan - la voix de celui qui crie dans le désert ...

Meurtre d'Agnès : le procès à huis clos

Affaire Agnès Marin.

Au Chambon-sur-Lignon, e 16 novembre 2011, l'un des pensionnaires du Lycée Cévenol, âgé de presque 18 ans [1], viole, tue et brûle une camarade âgée de 13 ans, Agnès Marin, après vingt minutes de sévices sous la menace d'un couteau [2]. L'affaire a eu un énorme retentissement, car il a été scolarisé bien qu'il ait commis, un an plus tôt, un viol reposant sur le même mode opératoire, prémédité et sous la menace d'une arme. Il a été condamné à la prison à perpétuité, l' avocat général estimant qu'on a déroulé devant lui, pour le second crime, « une sorte de tapis rouge » [3] , au lieu d'encadrer sa réinsertion et la réparation après le premier viol.

Sous prétexte de chercher des champignons hallucinogènes, le meurtrier a attiré sa victime dans un ravin de la forêt accessible directement du parc du Lycée Cévenol [4] , pour l'attacher à un arbre. La jeune fille, qui avait prévenu ses camarades de cette promenade, a tenté sans succès de se défendre [5] . Tous deux faisaient partie des 60 pensionnaires de l'internat [6] . Ayant remarqué l'absence d'Agnès à l'étude, puis au dîner, ses amis ont commencé à fouiller le domaine du lycée et la forêt voisine, malgré l'interdiction du surveillant [7] . Plusieurs lycéens voient Mathieu M. sortir seul du bois, le visage caché par une écharpe [4] . Plus tard dans la soirée, lorsque les recherches sont organisées par l'établissement, il fait semblant d'y participer, malgré son visage strié de griffures infligées par la victime [8] .  « L'audition de ses camarades a été compliquée et il a été très difficile de démêler son emploi du temps » , affirme au sujet de la victime le procureur du   Puy-en-Velay , René Pagis. Malgré la mobilisation de 150 gendarmes et d'un hélicoptère, le corps n'est retrouvé que le surlendemain, criblé de 17 coups de couteau, le suspect étant finalement passé aux aveux. L'ADN de sa victime a été retrouvé dans une tache de sang sur son jean.

Quatre jours après le crime, son passé judiciaire est révélé. Fils d'une cadre comptable, conseillère municipale, et du gérant d'une société de formation continue, il a grandi à   Nages-et-Solorgues , village du   Gard , cent kilomètres plus au sud, où il a commis seize mois plus tôt, le dimanche   1 er   août 2010, un autre viol avec arme, séquestration et préméditation. La victime, une ex-camarade d'école primaire, l'a dénoncé le soir même, entraînant son incarcération, puis ses aveux et sa mise en examen. Au prétexte de lui rendre 10 euros, il l'avait attirée au pied d'un arbre, aux branches duquel il avait préalablement noué des lacets, pour lui attacher les poignets, la bâillonner et la violer [8] . Après l'appel téléphonique de la mère de la jeune fille [9] , il l'avait relâchée. Sa victime, qui estime alors avoir « vu la mort » [10]   et l'avait supplié de l'épargner, lui avait dit : « C'est ma mère, elle va venir me chercher ». Trois mois et demi après ce premier crime, le violeur obtenait sa sortie de   maison d'arrêt , validée par quatre expertises psychiatriques, en échange d'un   contrôle judiciaire , son père faisant valoir qu'il était admis au Lycée Cévenol, après avoir échoué à l'inscrire dans seize autres établissements.

Après le scandale causé par ces révélations, le directeur du Lycée Cévenol, Philippe Bauwens, tente de défendre sa réputation. Il explique qu'il avait reçu l'adolescent violeur, pour un long entretien, avant d'accepter son inscription [11] . Les parents de la victime estiment qu'il savait le meurtrier déjà mis en examen pour viol avec arme et préméditation [12] . Le directeur dément, puis finit par reconnaître que le père de l'adolescent lui avait « parlé d'agression sexuelle ». Il affirmera au procès n'avoir « pas compris que Mathieu était sous contrôle judiciaire » et ignorer « qu'il devait rendre compte de ses problèmes » à la   Protection Judiciaire de la Jeunesse [13] .  « Si j'avais été au courant de la nature exacte des faits reprochés à Mathieu, je ne l'aurais pas admis dans mon établissement » [12] , tentera-t-il de se justifier. « Nous ne savions pas qu'il était sous contrôle judiciaire, nous n'avons pas eu le moindre contact avec les autorités jusqu'au drame (…) 4 mois de prison préventive, nous savions. Mais que c'était pour viol non", dira Jean-Michel Hieaux, le vice-président du lycée [14] .

Pour se justifier, la   Protection Judiciaire de la Jeunesse   s'abrite derrière une interprétation du «  secret professionnel  » [15] . Comme la direction du lycée, elle évoque le   secret de l'instruction   et rejette la faute sur la   Juge des libertés   chargée de l'affaire du premier viol, qui a commis la première des erreurs : ne pas s'opposer au choix, lui aussi effectué par les parents du meurtrier, de cet internat mixte [15]   en grande difficulté financière, qui accueillait des élèves vulnérables car très éloignés de leurs familles et facturait  12 000 euros  par an pour les internes [16] . Lorsque l'éducatrice de la   Protection Judiciaire de la Jeunesse   responsable de Mathieu, remet son rapport validant ce choix, il est déjà scolarisé au Lycée Cévenol depuis deux mois. Alors qu'il n'a plus le droit de séjourner dans le   Gard , il y revient à chaque vacances, ses parents n'ayant déménagé que d'une dizaine de kilomètres, ce qui rend malade sa première victime lorsqu'elle le croise [17] . Le procès montrera que le psychothérapeute qui a suivi l'adolescent pendant sa scolarité au Collège Cévenol n'avait pas les diplômes requis et qu'il a été choisi par ses propres parents.

Le 28 juin   2013 , le récidiviste est condamné à la prison à perpétuité   [18] , peine rarissime pour un crime commis avant l'âge de 18 ans. La famille de la victime a obtenu une levée partielle du huis clos, afin d'établir les différentes responsabilités éducatives et judiciaires [19] . La presse a pu suivre les débats dans une salle annexe, équipée d'un écran géant [6] . Lors du réquisitoire, l'   avocat général   estimera que le choix de cet internat mixte, véritable  « campus sans murs » , aura été  « le moins adapté au cas de Matthieu M, une insulte au bon sens » [20] . Le lycée « n'a pas creusé la question des antécédents » de l'intéressé, faisant preuve d'un « manque de curiosité étonnant », a-t-elle dénoncé. L'éducatrice de la   Protection Judiciaire de la Jeunesse   chargée du suivi de l'adolescent, ne s'est rendue qu'une fois au Lycée Cévenol, en mars   2011 , plus de trois mois et demi après son admission [21] . Ne parvenant pas à rencontrer le directeur, qui a annulé le rendez-vous pour cause de « carnaval » organisé dans le lycée, elle ne parle qu'au conseiller d'éducation, qu'elle ne reverra jamais. Selon le lycée, elle ne l'informe pas du viol avec arme et préméditation pour lequel l'élève est mis en examen [22] , [23] . « Nos échos étaient positifs. Il n'(y) avait rien à signaler dans son comportement, si ce n'est un point minime », expliquera-t-elle. Elle ne demande pas à être informée de ce « point minime » : l'introduction d'alcool fort au sein du lycée [13] . Les enquêteurs découvriront que le dossier disciplinaire du futur meurtrier ne mentionnait pas non plus la consultation de sites internet à caractère pédopornographique au centre de documentation du lycée, qui lui a pourtant valu une semaine d'exclusion [24] . Il n'indiquait pas non plus que des camarades l'avaient vu promener une autre élève en laisse ou passait les mains sous sa jupe au vu de tous [25] . Lors du procès, l' avocat général   relèvera que Matthieu avait « des relations sexuelles quasi quotidiennes » dans l'internat [24]   avec une jeune fille éloignée de sa famille, résidant à   Tahiti , qui allait fréquemment le week-end dans la famille de Mathieu dans le   Gard . Deux fois exclu pendant une semaine, ce dernier a même évité d'extrême justesse un refus d'inscription pour l'année suivante, lors d'un passage devant le conseil de la vie scolaire en juin 2011 [26]. Malgré cela, le lycée n'a jamais eu aucun contact avec le juge d'instruction chargé du premier viol [27]   et n'a effectué aucun signalement à la   PJJ . Appelé au procès, le directeur central de la   PJJ, Jean-Louis Daumas, un ancien membre de cabinets ministériels, a refusé devant le tribunal de reconnaître des erreurs de son administration, concédant seulement une  « faiblesse »  mais pas de  « fautes »  dans le suivi de l'adolescent [28] . Lors du procès, il signalera que le cabinet du ministre de la justice n'a pas commandé d'inspection.

Le 29 juin 2013, au lendemain de l'annonce du verdict qui condamne Matthieu M. à perpétuité, les avocates de la défense, Maître Joëlle Diez et Maître Isabelle Mimran annoncent qu'elles font appel de cette décision [29].

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