Affaire Iacono : le grand-père acquitté lors de son procès en révision.

  Publié le 25/03/2015 à 21:06

Christian Iacono quitte la cour d'assises de Lyon mercredi après son acquittement.

Christian Iacono quitte la cour d'assises de Lyon mercredi après son acquittement.

Christian Iacono, 80 ans, a été acquitté mercredi à l'issue de son procès en révision devant la cour d'assises du Rhône. Il était accusé depuis 2000 de viols et de sévices sexuels sur son petit-fils Gabriel, qui s'était depuis rétracté.

C'est la fin d'un drame judiciaire qui aura duré quinze ans. L'ex-maire de Vence, Christian Iacono, a été acquitté mercredi à son procès en révision devant les assises du Rhône pour les viols de son petit-fils Gabriel. Le délibéré a duré trois heures. D'un côté, l'avocat général, Jean-Paul Gandolière , avait affirmé mardi son «intime conviction» de la culpabilité du grand-père: «Gabriel a bien été victime d'abus sexuels, l'auteur en est son grand-père Christian Iacono , c'est la seule explication rationnelle.» Il n'avait toutefois pas requis de peine. De l'autre, les avocats de la défense de Christian Iacono ont «supplié» mercredi la cour d'assises du Rhône et les jurés de lui «restituer son honneur», clamant son «innocence». «Je vous demande de répondre non à la question de la culpabilité et de dire qu'après quinze années d'enfer, cet homme de 80 ans retrouvera la seule chose qui lui reste, son honneur!», a tonné Me Gérard Baudoux lors de sa plaidoirie.

Une rétraction et une annulation

Christian Iacono était jugé pour la troisième fois pour viols sur son petit-fils Gabriel, alors qu'il avait 9 ans. Après avoir accusé pendant onze ans son grand-père de sévices sexuels et de viols - censés s'être produits dans la villa du grand-père entre 1996 et 1998 à Vence, dans les Alpes-Maritimes -, le jeune homme s'était rétracté début mai 2011. L'ancien maire de Vence avait été condamné deux fois à neuf ans de prison, en 2009 et en appel en 2011. Il avait alors saisi la Cour de révision et obtenu, le 18 février 2014, l'annulation de sa condamnation, un événement rarissime. Toute annulation devant une Cour de révision doit être renvoyée devant une juridiction du même ordre que celle qui a rendu la condamnation, d'où ce procès devant les assises du Rhônes . Le nouveau procès doit alors confirmer ou infirmer la décision de la Cour de révision.

Lors de cette dernière procédure, l'avocat général a rappelé plusieurs faits constatés à l'époque par des experts qui, selon lui, «corroborent» les accusations de Gabriel Iacono : des lésions corporelles, un comportement très perturbé, la volonté de protéger son petit cousin et plusieurs tentatives pour mettre fin à ses jours. Le petit-fils, aujourd'hui âgé de 24 ans, a pourtant répété lundi à la barre sa peine de ne pas être cru: «J'ai beau essayer de réparer, de dire la vérité et on ne veut pas m'entendre», a dit le jeune homme, d'une voix sûre. Il a expliqué son mal être par «l'ambiance familiale», son propre père n'adressant plus la parole au grand-père depuis près de vingt ans. «Tout est une souffrance pour moi», a déploré le jeune homme.

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